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Semaine sans pesticides: vous aussi, sautez le pas!

On les trouve en vente libre dans les grandes surfaces, ils sont pourtant bien loin d’être inoffensifs: les pesticides issus de la chimie synthétique sont des "produits de pollution courante" toxiques pour l’environnement, les humains et les animaux. De plus, leur usage inconsidéré (trop fréquent, en trop grande quantité) provoque l’apparition de résistances chez les espèces que l’on entend précisément combattre.

Oui, mais… et les pucerons sur mes rosiers? Les invasions de limaces? Le mildiou au potager? Les larves dévoreuses de racines? Au secours!

Et si on envisageait les choses autrement?

Pour parvenir à modifier ses habitudes, il faut souvent commencer par changer de regard. Le jardin est certes un prolongement de votre habitation bien-aimée, mais contrairement à votre salon, vous n’êtes pas seul.e à y faire la loi: les règles de la nature s’y appliquent aussi. De plus, que vous le vouliez ou non, il vous faut partager cet espace avec d’innombrables locataires, pour la plupart microscopiques.

Deux conclusions à tirer de cela:

  • Votre jardin ne sera jamais entièrement sous contrôle, impeccablement revêtu de feuillages luisants et d’un gazon vert uniforme: il comportera toujours des feuilles grignotées, des végétaux en fin de vie, des plantes arrivées sans visa… parce que, au contraire de votre canapé, il est vivant!
  • Vos locataires, précisément grâce à leur multiplicité, sont vos meilleurs alliés pour maintenir l’équilibre écologique de votre bout de terrain. Les animaux auxiliaires, comme les appellent les jardiniers, sont en effet bien plus nombreux que les ravageurs, dont ils peuvent contrôler les pullulations.

Nous vous invitons donc à pratiquer le lâcher-prise au jardin, à abandonner vos réflexes de fée du logis pour mieux ouvrir les yeux sur ce qui se met en place sans votre intervention: les coccinelles qui s’installent sur vos rosiers 15 jours après l’arrivée des pucerons, le myosotis qui germe sur le sol dénudé entre vos tulipes, les mésanges qui arpentent vos arbustes à la recherche de chenilles… Tout un petit monde qu’il serait malvenu d’exterminer, d'empoisonner ou d’affamer au moyen de produits chimiques!

Construire sur de bonnes bases…

En réalité, vous pouvez agir efficacement contre les ravageurs dès la conception de votre jardin (selon l’adage "il vaut mieux prévenir que guérir"). Et n’oubliez jamais qu’une plante en bonne santé résistera toujours mieux à une attaque de ravageurs.

  • Plantez correctement pour donner un bon départ à vos plantes: de préférence en mars, avril ou septembre, en arrosant si nécessaire les premières semaines, et surtout en installant chaque plante à l’endroit qui lui convient (du point de vue de la nature et de l'humidité du sol, ainsi que de l'ensoleillement) - les marguerites ont besoin de soleil et les œillets n’aiment pas les sols humides!
  • Choisissez des espèces résistantes: vous connaissez probablement les géraniums vivaces, mais d’autres plantes sont réputées pour leur facilité de culture. Pensez aux espèces et variétés titulaires d’un Award of Garden Merit (AGM), privilégiez les rosiers dit "anciens" ou d'obtention locale et tournez-vous vers les plantes indigènes, habituées à survivre sans l’aide d’un bipède bien intentionné. Aidez un peu les espèces plus fragiles et à floraison abondante en leur donnant du compost chaque année.
  • Diversifiez: rien de tel pour un puceron qu'une rangée de rosiers – pas besoin d'aller loin jusqu’à la prochaine "station-service"! Composez donc des plates-bandes et des haies mélangées, afin que les ravageurs se propagent moins vite. Intégrez dans vos plantations des espèces aromatiques, qui ont un effet répulsif. Au potager, ne plantez pas la même espèce sur une trop grande surface, mélangez les variétés, intégrez des fleurs (pour attirer les insectes prédateurs) et associez judicieusement les légumes pour qu’ils se protègent les uns les autres.
  • Ne laissez pas le sol à nu: d'une part, cela vous évitera la corvée du désherbage; d'autre part, cela limitera l'apparition des maladies cryptogamiques, favorisées par la pluie qui rebondit sur le sol avant d'atteindre le feuillage. Utilisez des plantes couvre-sols (petite pervenche, lamier maculé, bugle rampante, lierre terrestre, lysimaque nummulaire, fraisier des bois, aspérule odorante, violettes, alchémilles,…) et semez des annuelles et bisannuelles pour boucher les trous (myosotis, pensée sauvage, bleuet, carotte sauvage, souci, bourrache, pavot somnifère, nigelle de Damas, vipérine, monnaie-du-pape,…).
  • Attirez les prédateurs naturels: oiseaux, chrysopes, perce-oreilles, syrphes, coccinelles, carabes, hérissons et crapauds ne demandent qu’à s’installer chez vous! Ils seront attirés par des nichoirs et des abris pour l’hiver, mais surtout par des milieux diversifiés (haie, bosquet, arbustes à baies, hautes herbes, point d’eau,…) et des aménagements naturels tels que des tas de branches et de pierres. Veillez à ce que les floraisons s'étalent sur une période aussi longue que possible et détournez-vous des fleurs "doubles", qui souvent ne produisent ni nectar, ni pollen, ni graines.

Par ailleurs, pensez à nettoyer et désinfecter régulièrement les outils tels que sécateurs, ébrancheurs,… afin de ne pas propager les maladies d’une plante à l’autre.

En cas d’offensive ennemie, diversifiez la contre-attaque!

  • Intervention manuelle: désherbage mécanique ou thermique, élimination des parties végétales attaquées (ne les mettez pas au compost, mais avec les déchets ménagers!)
  • Préparations insecticides "maison" à base de plantes
  • Granulés anti-limaces écologiques
  • Pièges à limaces…

Voici quelques liens bourrés d’infos pour vous aider à mettre en place votre "stratégie alternative":

Julie Bingen

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