Position de Natagora sur la nature en ville
Position adoptée par le Conseil d'administration le 6 avril 2021
La ville constitue un écosystème à part entière, qui commence seulement à être compris. Elle présente des opportunités particulières (présence de vieux arbres, présence du bâti, disponibilité de certaines ressources, diversité des jardins, moindre présence des pesticides…) qui peuvent être bénéfiques à certaines espèces ou communautés. Mais elle présente également de nombreuses menaces pour la diversité biologique, matérialisées par la bétonisation à outrance.
Partie intégrante de cet écosystème urbain, les humains sont également victimes des nuisances provoquées par la surdensification. Déconnectés de la nature sauvage, en proie à une pollution qui ne cesse de s’aggraver, victimes de problèmes sanitaires et de mal-être psychologique, les citadins ne pensent bien souvent qu’à fuir la ville et s’en vont finalement… aggraver l’étalement urbain en campagne.
Natagora a donc décidé de prendre position sur les questions de biodiversité en ville. Quels que soient les écosystèmes étudiés, les enjeux liés à la biodiversité sont cruciaux, quoique différents. L’objectif de cette position est d’aider les citadins et les décideurs, à préserver, restaurer, créer un tissu urbain favorable au développement de cette biodiversité tout en créant un cadre de vie propice au bien-être et à la santé de ses habitants et usagers.
Natagora demande donc de créer et connecter des espaces verts qualitatifs. Il est temps de développer les trames bleue, verte et noire dans tous les quartiers, en lien avec les régions avoisinantes. Et que toutes les villes disposent d’un tissu d’espaces verts avec des habitats variés et connectés, en cohérence avec le réseau écologique.
Un changement de vision urbanistique doit tendre vers une densification cadrée du bâti. Natagora demande l’arrêt de toute imperméabilisation ou artificialisation des sols, et le développement d’une densification équilibrée du bâti. Cette densification veillera à prendre en compte notamment des seuils de végétalisation, en assurant un accès équitable à des espaces verts de qualité.
Natagora appelle à un cadre légal plus strict et ambitieux. Les dispositions légales déjà en place doivent être respectées de manière stricte. Le maintien des zones centrales du réseau écologique et le bon fonctionnement des connexions entre ces zones doivent être des critères obligatoires dans la planification de nouvelles constructions.
Il importe d’apporter une vision naturaliste dans la formation des différents acteurs urbanistiques. Natagora souhaite une conscientisation des aménageurs urbains, et de tous les acteurs de la densification, aux enjeux de la biodiversité urbaine, de la prise en compte de la nature et des services écosystémiques. Il s’agit, notamment, d’augmenter leurs compétences naturalistes.
Enfin, Natagora appelle à standardiser et vulgariser les procédures de participation citoyenne dans les processus décisionnels d’aménagement du territoire. C’est en impliquant les citadins dès le départ dans les projets de revitalisation des quartiers que l’on s’assurera de leur adhésion à la protection du réseau écologique redéployé.
Ces points sont détaillés dans la position et tendent tous vers la même conclusion : Natagora demande un changement de paradigme quant aux conceptions culturelles et structurelles de l’écosystème « ville ». Et elle s’engage à mettre en place les outils nécessaires au sein de sa structure pour lancer cette dynamique.
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