Chouette soirée à Watermael-Boitsfort!

Organisée tous les deux ans par Natagora et ses partenaires, la Nuit des chouettes rassemble les curieux pour participer à un grand nombre d’activités, partout en Wallonie et à Bruxelles: projections, débats, expositions, animations pour enfants, balades,… Une occasion unique de découvrir le monde des rapaces nocturnes. Laura vous raconte son expérience lors d’une activité à Watermael-Boitsfort.

Intriguée par des hululements répétés provenant du fond de mon jardin certains soirs, je me décide à participer à la "Nuit des chouettes" organisée fin février par Mario Ninane et Luc Degraer au Domaine des Silex à Watermael-Boitsfort. Après une présentation détaillée des caractéristiques des rapaces nocturnes de Belgique, nous partons sur le terrain à leur recherche.

Les rapaces nocturnes nichent assez tôt dans l’année. C’est en février-mars que l’on a le plus de chance d’entendre le mâle chanter pour délimiter son territoire et attirer une femelle. Néanmoins avec les variations de températures liées aux changements climatiques, ces périodes de chant sont moins définies.

Ici l’activité est organisée fin février - plutôt que fin mars - afin de ne pas empiéter sur les opérations de sauvetage des batraciens. Nous croiserons d’ailleurs un triton précoce lors de nos déambulations nocturnes…

Excepté la chouette effraie toute blanche que l’on peut espérer distinguer dans la nuit, les autres rapaces nocturnes sont peu visibles. De plus, leur vol est silencieux grâce à la structure particulière de leurs ailes: leurs ailes veloutées ont un peigne flexible de soies régulièrement espacées le long de leur bord d’attaque, ce qui permet de réduire le bruit en lissant le passage de l’air qui passe sur l’aile. Le son est diffusé de sorte que leur proie ne peut pas les entendre venir. Il suffit de secouer une plume de rapace nocturne et une plume d’un autre oiseau pour remarquer combien la première est silencieuse. Au point que les concepteurs d’éoliennes et autres ailes bruyantes s’inspirent de cette structure.   

Outre leur vol silencieux, ces prédateurs sont redoutables grâce à leurs sens aiguisés: que ce soit l’ouïe avec la forme de la face qui renvoie les sons vers les oreilles asymétriques (les sons étant décalés, leur origine est plus précisément localisée); ou la vue avec leurs gros yeux au large champ de vue binoculaire, plantés sur une tête mobile à 270°C. Ils tuent leurs proies maintenues par les serres puissantes avec leur bec crochu en leur brisant la nuque.

Les rapaces présents à Bruxelles sont la chouette hulotte, avec environ 75 couples. Elle est visible notamment en lisière de Forêt de Soignes. Elle est suivie du hibou moyen-duc (15-25 couples, visible en Forêt de Soignes et à Anderlecht), de la chouette chevêche d’Athéna (5 à 12 couples, visible à Neerpede, à Anderlecht) et la chouette effraie qui hanterait depuis peu les ruines du château au parc Tournay-Solvay!