Les roses: au jardin "nature admise" aussi!
Beaucoup d'entre nous les apprécient, mais qui dit roses dit souvent pucerons, maladies cryptogamiques (marsonia, rouille, oïdium), tailles fastidieuses, engrais, arrosages… Bref, pas très écologique, pas très économique, et beaucoup de travail. Faut-il pour autant s'en priver? Nous répondons résolument: non!
Un rosier n'est pas l'autre: il en existe des milliers de variétés, issues de l'hybridation de dizaines d'espèces du genre Rosa. Non, un rosier n'est pas forcément une petite plante maigrichonne, aux branchettes épineuses surmontées de grosses fleurs rouges tout l'été et demandant à être soigneusement taillée chaque année… En raison de leur ascendance diverse, les rosiers ont des apparences et des besoins variés, et on en trouve pour toutes les situations du jardin.
L'étape du choix est primordiale, et permet de s'épargner bien des difficultés par la suite. Pour leur facilité de culture, nous vous conseillons de porter votre choix vers les rosiers botaniques ou les rosiers dits "anciens", en particulier ceux des groupes Alba, Galliques (issus de Rosa gallica), Damas, Centfeuilles, Mousseux et Portland. Ce sont de véritables buissons ou arbustes (ils ne seront donc pas vidés de leur sève à la première attaque de pucerons) et il n'est pas nécessaire de les tailler pour s'assurer d'une belle floraison. Grand atout de beaucoup d'entre eux: les fleurs sont parfumées! Les propriétaires de petits jardins choisiront de préférence des rosiers du groupe Portland, de moindre ampleur et à floraison remontante.
Autre possibilité: choisir des rosiers créés en Belgique, et donc parfaitement adaptés à notre climat imprévisible. Par chance, un grand obtenteur de rosiers magnifiques a œuvré dans notre plat pays: Louis Lens, aujourd'hui décédé, mais dont la pépinière a été reprise par des passionnés. Pour couvrir une arche (pas trop petite!), je vous conseille sa création ‘Guirlande d'Amour’: floraison surabondante, parfumée et remontante de petites fleurs blanches semi-doubles attirant les bourdons, quelques petits fruits rouges en hiver… Tout un programme!
Pour compléter le tableau, voici quelques plantes qui accompagnent traditionnellement les rosiers: les aromatiques (effet répulsif sur les ravageurs) et les géraniums vivaces (peu exigeants et couvre-sol). Les plantes à la silhouette élancée sont également du plus bel effet: digitales, molènes, aconits, roses trémières, grandes campanules, cardères, pigamons, Apiacées de grande taille (fenouil, angéliques), épilobes, Veronicastrum, verveine de Buenos Aires… Pour garnir un rosier à floraison unique, vous pouvez planter à son pied une clématite du groupe Viticella, qui fleurira en été.
Comme pour n'importe quelle plante, un emplacement convenant à la variété du rosier est fondamental pour avoir un arbuste en pleine forme et résistant. Du compost une ou deux fois par an, quelques arrosages les premières années, un peu de taille s'il devient trop grand... Et pour limiter les attaques de ravageurs, misez comme toujours sur la diversité: plantes indigènes à gogo pour attirer les insectes auxiliaires, et rosiers appartenant à des groupes variés.
Jetez un oeil à cet excellent article de Pierre Lauwers (un spécialiste) sur la culture des roses en Belgique: http://www.botarosa.org/botarosa/roses/jardros.htm Imprimez-le, puis jetez tous vos livres sur le sujet! :-)
Des adresses où vous fournir:
- Surtout Lens Roses (à Oudenburg, près d'Ostende) et Daniel Schmitz Roses (près de Malmedy)
- Mais aussi Fil Roses (à Orp-le-Grand, en Brabant wallon)
- Ecoflora à Hal (rosiers botaniques indigènes et quelques grimpants résistants)
- Et enfin Nos Pilifs à Neder-Over-Hembeek.
En vous souhaitant beaucoup de plaisir au milieu du parfum des roses…
Julie Bingen