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Les araignées

Les différents biotopes de notre pays abritent plus de 700 espèces d’araignées, qui jouent un rôle primordial dans la régulation des populations d’insectes. Un autre chiffre pour préciser l’importance des "filles d’Arachné" dans notre environnement: une simple prairie peut accueillir entre 3 et 4 millions d’araignées par an et par hectare…

Si elles nous débarrassent de bon nombre d’insectes jugés indésirables (mouches, moustiques,…), elles sont également victimes de l’appétit, souvent féroce, de nombreux prédateurs comme les oiseaux, les insectes, les reptiles, certains petits mammifères, d’autres araignées ou, accessoirement, la semelle de l’Homo sapiens…

Chélicères

Les araignées font partie de l’embranchement des Arthropodes, et du sous-embranchement des Chélicerates. Les chélicères sont ces deux appendices en forme de crochets qui constituent la partie principale de l’appareil buccal. Les araignées utilisent cette paire de crochets pour inoculer le venin aux proies. Certaines espèces utilisent également ces crochets comme des pioches pour creuser un terrier. La famille des Uloboridae est la seule famille ne possédant pas de venin. En Belgique, il n’y a aucune araignée possédant un venin dangereux pour l’homme.

Digestion externe

Ne possédant pas d’estomac suffisamment développé, les araignées disposent d’un mode de digestion externe. Pour ce faire, l’araignée déglutit des sucs digestifs qui liquéfient les tissus de la proie. Devenue une masse molle, l’araignée n’a plus qu’à aspirer celle-ci comme un vulgaire milk-shake.

Tous ces yeux!

 

Le céphalothorax comporte les yeux, habituellement au nombre de huit, parfois six (voire zéro hors Europe).

La taille et la disposition des yeux varient fortement d’une famille à l’autre et est un critère important d’identification. Ces yeux sont décrits comme "simples". Ceci n’est pas un terme péjoratif mais est utilisé pour faire la différence avec les yeux dits "composés" des insectes.

Les araignées chassant leur proie à l’affût (et donc sans toile piège) possèdent une meilleure vue que les araignées à toile orbiculaire.

 

Reproduction: enfants non-admis!

Pour identifier facilement une araignée mâle d’une araignée femelle, il suffit d’observer la présence de deux "gants de boxe" situés à l’avant, au niveau de la partie buccale. Ces pédipalpes, gonflés et transformés en organes copulateurs permettent aux mâles de transférer le sperme dans l’organe génital de la femelle (épigyne). Donc, si c’est Rocky (gants de boxe), c’est un mâle à coup sûr.

La soie

Par rapport à d’autres Arthropodes, toutes les araignées sont capables de produire de la soie, et ce, à tous les stades de leur vie. Plus résistante que l’acier (à épaisseur égale) et très élastique, la soie est utilisée pour:

  • protéger les oeufs (cocon),
  • aménager un abri,
  • construire une toile piège,
  • servir de fil de déplacement,
  • construire une toile dite spermatique (pour permettre au mâle de remplir ses pédipalpes),
  • servir de fil de sécurité.

Les scientifiques tentent depuis de nombreuses années de reproduire ce matériau aux propriétés multiples (rembourrage de gilets pare-balles par exemple).

Fils de soie, ballooning

Malgré une apparence sédentaire, la plupart des araignées, surtout dans leur stade juvénile, peuvent parcourir des distances considérables par un processus appelé "ballooning". En lâchant un fil de soie et en profitant des courants ascendants, les araignées de petites tailles se laissent emporter au gré des vents et peuvent d’ailleurs se retrouver à de hautes altitudes. Ce phénomène de "vol" leur permet de franchir des obstacles naturels et favorise la dispersion des espèces et la colonisation de nouveaux espaces.

Est-ce que les araignées mordent les gens durant leur sommeil?

Non. Bien que les araignées se nourrissent de protéines, elles ne boivent pas de sang (les araignées ne sont pas hématophages) et ne s’attaquent donc jamais à l’homme, en tous les cas sous nos latitudes et sauf accidentellement. De plus, parmi les 705 espèces observables en Belgique, seules quelques unes sont capables de percer la peau humaine. Et lorsque vous croyez avoir été victime d’une morsure d’araignée, observez bien l’espacement entre les deux "piqûres" qui correspond à la distance entre les deux chélicères de l’araignée. Autant dire qu’au-delà du millimètre, vous avez eu affaire, soit à une araignée géante, soit à un insecte piqueur-suceur qui s’est gavé de votre sang…

Devine qui vient tisser dans mon jardin

Lorsque l’automne est à notre porte, nous amenant son lot de merveilles: feuilles dorées, fruits dodus, et… d’énormes toiles d’araignées. On ne peut pas les rater, elles s’installent partout, toujours dans notre chemin, tendues tels des filets de pêche. Ces toiles en forme de roue que l’on appelle toiles orbiculaires (ou toiles géométriques) trahissent la présence d’un arthropode mal aimé mais oh combien utile: l’araignée.

Les toiles orbiculaires sont majoritairement construites par la grande famille des Epeires (Araneidae), dont la plus célèbre et facilement identifiable porte le doux nom d’Epeire diadème ou Araignée porte-croix (Araneus diadematus) à cause de son dessin de fines perles blanches disposées en forme de croix.

Ce sont principalement des femelles qui s’installeront dans votre jardin, car nous sommes en pleine période de reproduction et celles-ci doivent maintenant emmagasiner autant de protéines que possible, non pas pour passer l’hiver, mais pour tout simplement pondre plusieurs dizaines d’œufs qui seront soigneusement enfermés dans un cocon de soie qui devra résister aux frimas de l’hiver. La toile est donc un outil précieux, que l’araignée reconstruira chaque nuit afin de le maintenir en parfait état tout en régulant le nombre d’insectes volants encore présents à cette période de l’année.

Il n’y a pas que les Epeires qui fabriquent des toiles orbiculaires. Une autre araignée très commune en automne, nommée d’ailleurs la Meta d’automne (Metellina segmentata) s’est sans doute installée dans votre jardin. Ce n’est pas une Epeire stricto sensu car cette araignée fait partie de la famille des Tetragnathidae.

Pour différencier sa toile de celle construite par une Araneidae, vous devrez simplement vérifier que la roue de soie présente un trou en son milieu. En effet, les Tetragnathidae ont l’habitude de manger le moyeu central de leur toile après construction, alors que les Epeires font des toiles au moyeu fermé.

Brigitte Segers

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