Aller au contenu principal

Pas de tomates sans bourdon!

La fleur de tomate est plutôt prude. Contrairement aux autres fleurs, elle ne s’ouvre pas en grand pour être pollinisée par n’importe quelle abeille ou papillon. Non, non, sa fleur est dite fermée. Ce qui signifie que son pistil – la partie femelle qui reçoit le pollen pour être fécondée – est enfermé dans un tube formé par les étamines – les parties mâles – soudées ensemble. Impossible d’y rentrer pour y déposer le pollen d’un autre plant.

En fait, la fleur de tomate s’autoféconde. Mais pour ça, il faut que le pollen présent sur les étamines se détache et tombe au fond du tube. Et pour qu’il se détache, il faut que la fleur soit légèrement secouée. C’est assez compliqué. Les méthodes classiques de pollinisation ne fonctionnent pas. Les abeilles et autres insectes n’y entrent pas, et le vent n’emporte pas le pollen.

Comment la tomate fait-elle alors? Comment a-t-elle fait pour survivre jusqu’à aujourd’hui? La réponse est dans le titre: le bourdon! C’est le bourdon qui aide la tomate à s’autoféconder car il pollinise par vibration. Il s’agrippe à la fleur, fait vibrer ses muscles de vol et la vibration libère le pollen et assure ainsi la fécondation.

Quelques fois, le vent suffit, mais la méthode la plus efficace mise en place par la nature est le bourdon.

Et l’homme (pour une fois) l’a bien compris. Certains agriculteurs ont des colonies de bourdons qu’ils lâchent dans leur serre pour aller polliniser les plants de tomates. Il ne faut pas en lâcher trop non plus, sinon les fleurs vont être trop secouées et ne vont jamais s’en remettre.

Si vous, chez vous, en avez marre d’avoir des fleurs de tomate mais jamais de fruits, et si vous n’avez pas la possibilité d’élever une colonie de bourdons, prenez votre brosse à dents électrique, et venez tout doucement masser le dos de la fleur pendant quelques secondes. La vibration fera tomber le pollen sur le pistil.

Évidemment changez votre tête de brosse à dent après, ou du moins dédiez une tête aux tomates, et une tête à vos dents. Mais vous faites ce que vous voulez au final.

Bref, si on ne veut pas qu’à l’avenir le métier d’agriculteur de tomates consiste à se balader avec une brosse à dent électrique de plant en plant, il serait peut-être temps d’arrêter d’utiliser des pesticides qui tuent nos bourdons les uns après les autres.

Isabelle Tonglet assistante de projet (Réseau Nature) - Ce texte est issu d’une chronique diffusée dans l’émission radio "Bruxelles, nature sauvage" sur RCF.

Partager sur :Email

Soutenez Natagora

Vous aimez la nature ? Aidez-la !

Participez avec Natagora à la préservation de l’environnement en Wallonie et à Bruxelles. Apportez votre voix à la nature en devenant membre de Natagora et soutenez activement nos actions en rejoignant notre groupe de volontaires.
 

JE DEVIENS MEMBREJE VOUS REJOINS

Faire un don

Vos dons rendent possibles toutes les actions de notre groupe de volontaires en faveur de la biodiversité. Déductibilité fiscale à partir de 40 € de dons par an.

JE PARTICIPE